samedi 29 septembre 2007

Pour une Bonne Gouvernance Municipale et Lutte contre la Pauvreté avec la Participation Citoyenne, Par Henri Christin LONGENDJA

Introduction

Le PNUD lie intimement la gouvernance et le développement humain durable ; la gouvernance étant l’exercice de l’autorité politique, économique et administrative pour gérer, à tous les niveaux, les affaires d’un pays. Elle comprend les processus, les mécanismes et les institutions aux moyens desquels les citoyens et les divers groupes articulent leurs intérêts, exercent leurs droits, assument leurs obligations et négocient leurs différends.

Voilà pourquoi la gouvernance et liée avec la lutte contre la pauvreté.

La Bonne Gouvernance appliquée à la Décentralisation

Après les élections, notre gouvernement s’est investi sur le chemin de la bonne gouvernance par son programme intitulé « contrat de la gouvernance » et par la mise sur pied d’un programme de réduction de la pauvreté (le DSRP). Ces documents démontrent que l’environnement politique qui renforce la démocratie et la libéralisation économique, justifie la mise en place d’un programme local de bonne gouvernance.

Pour y arriver, nous avons trois composantes essentielles de la gouvernance : l’Etat – le privé (acteur économique) – société civile. Ces trois composantes sont invitées à contribuer « dans leurs rôles respectifs, au développement humain durable en mettant en oeuvre les conditions politiques, juridiques, économiques et sociales visant la réduction de la pauvreté, la création d’emplois, la protection de l’environnement, la saine gestion des affaires publiques, la mise en place d’un système juridique cohérent et crédible et le respect des droits de la personne ».

Pour promouvoir des synergies positives entre les différents partenaires au développement, le codhod et le Centre culturel Américain, par ce genre d’activité, entendent amener les dirigeants à orienter leurs politiques de bonne gouvernance en se fondant sur plusieurs principes qui doivent animer toutes ses démarches : la primauté du droit, la participation, la transparence, l’équité, l’effectivité et la responsabilité. Principes que l’on doit aussi retrouver au niveau du secteur privé et de la société civile qui sont les partenaires de l’Etat.

Pour ce faire, il faudrait se fixer six objectifs stratégiques :

- la promotion du cadre juridique et judiciaire pour ancrer l’Etat de droit ;

- la modernisation et le renforcement des capacités de l’administration publique municipale ;

- l’amélioration des capacités de contrôle de la gestion des ressources publiques (participation citoyenne) ;

- l’appui au processus de décentralisation ;

- la promotion du secteur privé (ILD : Initiatives Locales de Développement) ;

- la promotion de la société civile plurielle de base (les Organisations Communautaires de Base).

Etant donné que la Commune est chargée de la gestion des intérêts communaux et assure les services publics répondant aux besoins de la population locale, la démocratie locale et la décentralisation constituent l’un des axes majeurs de la gouvernance municipale, car dans la mesure où les élus locaux (Maires et conseillers municipaux) sont amenés à jouer un rôle croissant dans la gestion de la commune, cela constitue en lui même un renforcement de la participation de la population, à travers ses représentants dans la prise de décision et la mise en oeuvre des actions qu’ils ont décidé d’entreprendre. Ceci suppose que l’autonomie communale devienne une réalité, notamment au plan de la mobilisation des ressources et de la prise en charge effective du développement local. Il s’agit donc d’appliquer efficacement et de réformer, au besoin, l’arsenal juridique et réglementaire, de renforcer les capacités de gestion administrative, technique, budgétaire et comptable ainsi que les capacités d’élaboration et d’exécution des projets tout en réformant la tutelle.

En somme la gouvernance municipale est considérée comme une dimension incontournable de la gouvernance nationale. Elle doit à la fois s’enraciner dans nos communautés profondes tout en s’inscrivant dans une approche globale pour que l’on puisse traiter sur le territoire communal, l’ensemble des aspects économiques, sociaux et culturels de la vie locale de la manière qui réponde le mieux aux préoccupations des populations. La gouvernance s’applique même en famille ; car si une famille est « développée », c’est la rue, c’est la quartier, c’est la commune, le district, la province, le pays.

Bonne Gouvernance et lutte contre la pauvreté

Dans le cadre de l’initiative de réduction de la pauvreté, le Gouvernement avec la banque mondiale a lancé une stratégie de lutte contre la pauvreté à travers un document (DSRP) qui à son élaboration avait associé, à côté de l’administration représentée par le ministère du Plan, les collectivités locales, les représentants de la société civile.

L’analyse qui en découle montre le caractère multidimensionnel du phénomène de la pauvreté et l’enchevêtrement des ses causes. La vision qui sous-tend admet que seule une politique intégrée qui s’attaque simultanément à tous les déterminants de la pauvreté aura un impact rapide et durable sur la réduction la pauvreté.

La stratégie de lutte contre la pauvreté repose sur quatre grands axes qui se soutiennent pour converger vers la réalisation des objectifs fixés :

- Le premier axe vise à accélérer la croissance économique qui est la base de toutes réduction de la pauvreté, à améliorer la compétitivité de l’économique et à réduire sa dépendance vis-à-vis des facteurs exogènes ;

- Le deuxième axe vise à valoriser le potentiel de croissance et de productivité des pauvres. Il s’agit de promouvoir les secteurs qui profitent directement aux pauvres et aux zones de leur concentration ;

- Le troisième axe vise le développement des ressources humaines et l’accès aux infrastructures essentielles. Cet axe est celui qui, à long terme, aura l’effet le plus sensible sur la pauvreté à travers son impact sur la productivité et sur l’amélioration des conditions de vie des pauvres.

- Le quatrième axe vise à promouvoir un réel développement institutionnel appuyé sur une bonne gouvernance et sur la pleine participation de tous les acteurs de la lutte contre la pauvreté. Etant entendu que la lutte contre la pauvreté et la gouvernance municipale sont indissociables. Au sein de cet axe, la décentralisation est à retenir comme sous axe qui reprend la même thématique nécessaire si on veut réellement que nos communes soient des entités de développement des populations, à savoir :

  1. le renforcement du dispositif institutionnel par la consolidation du socle juridique, la clarification des compétences communales ;
  2. le renforcement des outils de gestion territoriale notamment par l’élargissement des compétences communales en matière de gestion urbaine et foncière, l’élaboration des plans d’urbanisme opposables aux biens ;
  3. la mobilisation des ressources par la mise en oeuvre d’une réforme de la fiscalité locale, une plus grande implication des élus locaux dans l’établissement et le suivi des impôts locaux ;
  4. le renforcement des capacités de gestion communale par l’amélioration de la formation des élus locaux et du personnel communal ;
  5. le renforcement et la modernisation de la gestion communale notamment par l’utilisation des NTIC ;
  6. l’implication des associations de base (associations communales) et de la société civile dans l’effort du développement local (ce qui suppose l’appui aux projets initiés par ces associations. Mais le constat est qu’elles ne reçoivent pas les financements)
  7. l’élaboration des plans stratégiques de développement intégrés pour les communes en zones rurales et des stratégies de développement des villes pour les communes urbaines. Ce plan stratégique de développement municipal doit être élaboré de manière participative en tenant compte de la monographie (deux documents importants pour la gestion de la commune)

Comment améliorer la gouvernance municipale ?

Nous venons de confirmer que la lutte contre la pauvreté et la gouvernance municipale sont indissociables. Pourtant nos communes connaissent les problèmes à cause de la mauvaise gouvernance. La question maintenant est de savoir que faire pour améliorer ?

1. La démocratie locale comme facteur d’enracinement de la gouvernance municipale

On assigne généralement à toute politique de décentralisation dans les pays en développement une triple fonction, à savoir :

- Fonction d’abord de recherche de solutions institutionnelles favorables à la participation des populations par la transformation des cellules traditionnelles de bases en structures de développement capables de servir de relais naturels à l’activité publique ;

- Fonction ensuite, fondamentale d’organisation, de la communication entre les collectivités de base ou les quartiers, les leaders d’opinion, les OCB, les privés et l’appareil administratif en vue du dialogue pour le passage d’une participation suscitée à une participation concertée pour la promotion du développement local ;

- Fonction enfin d’incorporation des organisations locales et des quartiers dans la prospective nationale.

Cet objectif de démocratie administrative, c’est-à-dire d’agencements institutionnels, de transformations psychologiques et fonctionnelles de l’appareil administratif au service des populations en vue : " du décongestionnement de l’échelon central ; " de la localisation de la décision administrative ; " de l’élargissement de l’horizon social des populations et de leur adhésion aux actions de développement ; " de l’exercice par les citoyens du pouvoir local à travers leurs représentants ; soulève toute la problématique de la gouvernance municipale dont l’organisation est sous-jacente à des enjeux :

- l’enjeu de démocratie locale et de la légitimation du local ;

- l’enjeu de participation et de formation.

  1. de la démocratie locale qu’il faudrait encore mieux enraciner dans nos habitudes jusqu’ici trop marquées par le centralisme jacobin et par la vision de l’Etat providence ;
  2. de la légitimation du local comme lieu privilégié de régulation de la société. C’est la logique de proximité qui se fonde sur une forte charge communautaire et sur l’efficience et l’efficacité de ses performances, les OCB des administrés prenant, pour ainsi dire, le relais de la collectivité des citoyens ;
  3. de participation et de formation : en d’autres termes nos agents communaux et dans le futur nos élus locaux doivent disposer des capacités intellectuelles, morales, techniques et civiques qui constituent le fondement d’une bonne gouvernance municipale.

2. Le renforcement du dispositif institutionnel à travers :

- La consolidation du socle législatif et réglementaire de la décentralisation en renforcement de l’Etat de droit. Il s’agit de compléter le dispositif institutionnel de la décentralisation notamment par:

A. La mise en oeuvre des modalités réglementaires prévues pour le transfert effectif des compétences communales par l’application du principe de subsidiarité ;

B. L’adoption de la loi sur la décentralisation ;

C. L’harmonisation des textes des Ministères sectoriels avec ceux de la décentralisation qui doit être confirmée comme option transversale au niveau de tous les secteurs de l’action publique ;

D. Allègement du système de contrôle de tutelle sur les communes (tendre progressivement vers un contrôle juridictionnel à posteriori) ;

- Le renforcement du pouvoir coercitif des communes avec notamment la professionnalisation des agents chargés, au nom du Maire, d’exercer la police municipale ou la mise à disposition de celles-ci, de détachements de la police d’Etat ;

- L’élaboration d’un cadre de concession de services marchands ;

- La mise en place d’un cadre adéquat pour la formation initiale et continue au profit des élus locaux et du personnel communal. Car sans une formation adaptée et efficace des agents chargés de la gestion de la commune et du quartier, la décentralisation restera peu performante et sans effet majeur sur la vie des populations; on imagine mal en effet, réaliser une bonne gouvernance municipale par le biais d’équipes peu formés, peu expérimentées et techniquement très peu appuyées.

- L’élaboration d’un statut des élus locaux pour leur permettre de mieux remplir leurs missions ;

- L’élaboration d’un statut incitatif pour le personnel communal. Celui-ci est actuellement en mal de statut, même si la création d’une fonction publique territoriale semblable à celle de la fonction publique d’Etat n’est pas la panacée.

- Il faudra un statut plus souple, plus incitatif mais exigeant au plan de la performance.

- L’élargissement du champ territorial de la décentralisation par l’érection de la province en personne morale dotée de l’autonomie financière, sous réserve de ne pas empiéter sur les prérogatives communales ;

- La mise en place d’un cadre réglementaire pour l’intercommunalité favorisant une réelle intégration de l’espace intercommunal pour bâtir des projets communs.

- La révision du découpage territorial des communes en tenant compte de la consistance économique des entités communales.

- Etant donné que la plupart des agents affectés dans les communes sont les détachés des ministères, en plus de la décentralisation, il faudrait exiger son corollaire : la « déconcentration » administrative des services de l’Etat ; ceux-ci sont appelés à assister les communes dans la mise en oeuvre de leurs programmes de développement. Il faudrait donc renforcer la présence quantitative et qualitative des services de l’Etat au niveau municipal en les dotant suffisamment des moyens pour leur permettre d’épauler les communes dans la mise en oeuvre de leurs programmes de développement.

3. La mobilisation des ressources à travers :

- Une réforme fiscale dans le sens d’une rationalisation de l’assiette des impôts, d’une maîtrise de la matière imposable (grâce à l’adressage, à l’établissement des fichiers fiscaux et à l’informatisation) ;

- La mise en place d’un mécanisme pérenne de financement des collectivités locales et des OCB (à l’époque, Codhod avait proposé d’inciter la mise en place d’un Fonds Participatif de Développement Local ; des projets de micro-crédit ; crédit communal etc. par exemple) disposant des ressources suffisantes pour impulser le développement local ;

- La décentralisation du Fonds Social de Développement et sa transformation pure et simple dans les communes en un Fonds de Développement Communal ;

- L’aménagement du principe de l’unicité de caisse dans le sens d’une plus grande autonomie comptable et pécuniaire des communes.;

- La dévolution à la commune de l’intégralité du pouvoir d’émission des impôts communaux ;

- La simplification des procédures de poursuite et l’augmentation des pouvoirs municipaux en la matière ;

- L’élaboration d’un texte réglementaire sur les ressources extrafiscales des communes (droits, redevances, taxes de services …) ;

- La mise en place d’un système de péréquation financière entre les communes

4. Le renforcement des capacités de gestion municipale, à travers :

- l’élargissement des compétences communales en matière de gestion urbaine et foncière, car jusqu’ici la commune subit beaucoup plus qu’elle ne conçoit la politique urbaine ou plus généralement l’aménagement de son territoire ; il s’agit en particulier de doter les communes de leurs propres réserves foncières ;

- La mise en place d’un système d’information communale;

- La généralisation des plans communaux de développement en tant compte de la spécificité de chaque entité, d’où l’importance de la monographie pour chaque commune ;

- L’élaboration de schémas directeurs d’aménagement urbain opposables aux tiers ;

- la systématisation de l’adressage, au moins pour les communes urbaines, assorti d’un cadastre simplifié (registre foncier urbain) ;

- L’élaboration et la diffusion de manuels de procédures sur la gestion communale ;

- La contractualisation de la gestion communale à la base d’indicateurs de performance précis, réalistes et passibles de sanction ;

- - Le renforcement du dispositif de contrôle de la gestion communale ;

- L’obligation de passer par la commune pour la conception et la réalisation de tous les programmes de développement à vocation territoriale et notamment dans le cadre l’élaboration des stratégies et des politiques de réduction de la pauvreté; cela permettrait non seulement d’améliorer les capacités de maîtrise d’ouvrage de ces entités mais contribuerait à faire le meilleur choix possible pour répondre aux besoins des populations ;

5. La promotion du partenariat avec la société civile en renforcement de la gouvernance municipale au profit des pauvres

Pour améliorer la gouvernance municipale et la faire approprier par les citoyens, il importe d’institutionnaliser les relations entre l’administration communale et les organisations de la société civile (Associations, ONGs, Coopératives, Eglises, Opérateurs économiques, etc.).

La participation de ces organisations permet de prendre en considération les besoins réels exprimés, à travers elles, par les citoyens. Elle permet aussi de suppléer à la commune, lorsque les services municipaux sont défaillants.

Dans ce cadre, il importerait d’entreprendre les actions suivantes :

- L’appui aux acteurs intervenant dans le développement communal, aux associations de quartiers, aux groupements de base, aux associations de parents d’élèves, aux coopératives etc., pour en faire des partenaires actifs de la Commune ;

- La mise en place de forums (conférences de développement, Assemblées communales élargies …) au niveau local regroupant notamment en plus des autorités communales, les services déconcentrés de l’Etat, les représentants de la société civile, du secteur privé ; ces structures de concertation peuvent être également créées au niveau régional ;

- L’exécution de programmes locaux de formation sur la problématique de pauvreté et particulièrement sur les techniques d’identification participative des priorités locales.

- La détermination des populations les plus vulnérables à travers un ciblage précis des couches défavorisées, en vue de les impliquer dans l’identification des priorités locales en matière de lutte contre la pauvreté ;

- La mise en oeuvre d’un programme de communication IEC, visant à ancrer la culture communale et favoriser l’émergence d’une véritable citoyenneté locale.

La sensibilisation et la vulgarisation de cette culture communale pourraient se faire à travers la création de radios communautaires par exemple, l’utilisation des NTIC, les cyber-communes etc., afin de permettre de mieux diffuser les informations sur les activités civiques et culturelles locales, sur les actions de développement communautaires, sur l’impact local du développement régional et des programmes de développement sectoriels nationaux ;


Conclusion

L’objectif que poursuivent le codhod est entre autre de créer une synergie entre les différents acteurs dans le cadre d’un dialogue ouvert, pour passer d’une logique de descendance de la décision à une logique d’ascendance de la décision.

Pour que l’action de nos communes puisse s’inscrire valablement dans la dynamique de développement national, et pour que ces entités servent d’instrument fiable et durable de la gouvernance locale pour le changement quantitatif et qualitatif des vies des populations dans les quartiers, il faudrait qu’elles puissent se doter de moyens appropriés pour servir de leviers à un développement local autocentré.

Elles devront combiner entre le «hardware» c’est-à-dire l’infrastructure conventionnelle et le «software», à savoir la capacité de gestion d’administration et de communication dans le cadre d’une vision managériale en phase avec le monde d’aujourd’hui.

Ce faisant, l’on aura légitimé le local et mis fin, par voie de conséquence, à l’arrimage des municipalités sur l’Etat et bâti le fondement d’une bonne gouvernance locale sans laquelle la gouvernance nationale est inconcevable.


Par Henri Christin LONGENDJA

Président du CODHOD

mercredi 26 septembre 2007

RAPPORT DE LA REUNION SUR L'ASSAINISSEMENT DE BARUMBU

Introduction

Le Secrétariat Technique du CODHOD a organisé ce 02 mars 2005, avec l’appui du programme FADOC exécuté en RDC par le CENADEP, une réunion technique sur l’Assainissement de la commune de Barumbu dans le cadre de son « Programme de Développement durable et santé communautaire », lequel programme est animé par Mme Florence MOGBEKUMA BAERE, Assistante aux Programmes du CODHOD.

Le thème principal développé était : « Le droit à l’environnement sain » qui est l’un des droits le plus fondamentaux non seulement pour la santé mais aussi pour la vie des hommes.

1. Objectif principal de cette activité.

Promouvoir le droit à l’environnement sain pour et avec les populations des entités décentralisées de Barumbu.

L’état actuel de l’insalubrité de notre ville Capitale interpelle tout acteur sérieux de développement et le CODHOD en tant que cadre de consultation, de concertation et d’actions ne peut pas fermer les yeux et oreilles face à cet état de choses… Nous avons alors le devoir de faire quelque chose ensemble …

2. Objectifs spécifiques

Ø Examiner l’état d’avancement des résolutions prises lors de l’activité précédente en vue d’assainir l’environnement et de lutter contre l’insalubrité ;

Ø Echanger avec les services communaux compétents sur la nécessité de la mise en œuvre de service d’assainissement communal piloté par CODHOD ;

Ø Assurer une éducation environnementale ;

Ø Impliquer l’association des pousses - pousseurs dans la gestion des ordures ;

Ø Evaluer les matériels et les moyens de bord disponible ainsi que la contribution des acteurs, parties prenantes à cette action ;

Pour atteindre cet objectif, le programme suivant a été élaboré pour la journée :

Programme de la journée

9h 30’ : Mise en place terminée

10h 00’ : Echanges sur la vision de changement social du CODHOD et sa place dans le développement de nos entités.

12h 00’ : Pause - repas

12h 30’ : Echanges sur la mise en œuvre et le fonctionnement de projet à impact visible « CODHOD – ASSAINISSEMENT Projet »

15 h 00’ : Fin de l’activité.

Activité 1 :

Tout avant midi, les participants ont échangé sur la vision de changement social du CODHOD et sa place dans le développement de nos entités. Ils ont rappelé l’historique du CODHOD, sa vision de changement social qui est « la lutte contre la pauvreté par la promotion des droits de l’homme avec la participation populaire ». Les droits de l’homme sont le soubassement ou le socle de tout développement durable car ne dit – on pas que « mon peuple périt par manque de connaissance ?» et que « vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira ». Par le combat que mène le CODHOD, nous devons connaître nos DROITS et nos DEVOIRS pour que nous soyons affranchis.

Ici encore, le Notable de Quartier KAPINGA BAPU et Président CODHOD de ce même quartier a fait sortir le fait qu ‘il y a conflit entre la corporation de la notabilité et les Comités CODHOD des quartiers car les autres posent souvent la question « qui es – tu pour parler au nom du CODHOD ? ». Il a terminé en proposant que le Secrétariat Technique fasse une carte de membre pour les Comites des quartiers.

Un membre de l’association a voulu savoir si tous les signataires du protocole du CODHOD continuent à participer aux activités de ce dernier car s’ils viennent, ils peuvent contribuer pour que le CODHOD ait les matériels pour les actions d’intérêt communautaire.

D’autres questions ont été orientées sur la mentalité des populations des entités décentralisées et surtout de la jeunesse telle que la délinquance, la consommation de la drogue, la violence, le vagabondage, la prostitution, etc.… A ce sujet, le phénomène « Armée Rouge » avec leur leader qui s’appelle « EBELE YA NZOTU » a été dénoncé pour qu’une solution basée sur une action concertée soit vite trouvée. Le Secrétariat Technique du CODHOD a instruit le Comité des quartiers LIBULU et MOZINDO dans lesquels ces problèmes se passent de tout faire pour lui apporter des données pertinentes en vue d’entamer les actions concertées.

Il convient de signaler la remarque faite par le Secrétariat Technique du CODHOD aux Comités CODHOD des quartiers : celle de mener des activités dans leurs quartiers respectifs et d’amener au Secrétariat Technique les informations sur les problèmes des quartiers en vue d’étudier les solutions à prendre.

Tous les membres se sont proposés de se rencontrer chaque dernier Vendredi du mois.

Activité 2 :

Le Secrétariat Technique du CODHOD a rappelé aux participants qu’il avait organisé le 02 février 2005, une réunion de premier contact avec les agents privés d’assainissement. Il s’agit des pousse – pousseurs d’assainissement qui ramassent des ordures dans les parcelles sélectives dans la commune de Barumbu. L’objectif de cette activité était d’organiser ces personnes qui travaillent d’une manière isolée afin de faire de leur service, un service d’intérêt communautaire devant lutter efficacement contre l’insalubrité et les maladies des mains salles dans la commune. Ces derniers avaient apprécié cette initiative. Ils ont promis leur engagement et le sérieux dans ce travail si le CODHOD leur fournissait ces matériels.

Suite à cette réunion, les pousses pousseurs d’assainissement de la commune se sont retrouvés entre eux à PAKA DJUMA (NDOLO) samedi 05 février 2005, avec la participation de Madame Florence MOGBEKUMA, Chargé du dit programme.

Les résolutions importantes sorties de la réflexion de cette rencontre étaient les suivantes :

q Plusieurs partenaires ont déjà dupé les pousses pousseurs d’assainissement pour des fins personnelles. Leur approche était d’engager ces derniers comme salariés et puisqu’ils n’ont pas pu honorer à leurs engagements, le projet avait échoué ;

q Les pousses pousseurs vivent au jour le jour avec cette activité et s’il leur avait été demandé de travailler jusqu’à la fin du mois pour être payé, une avance sur salaire leur devrait être accordée avant de commencer le travail ;

q Le CODHOD devrait disposer des matériels de travail avant qu’ils ne commencent à travailler ;

q La peur et la méfiance qu’ont d’autres pousses pousseurs d’assainissement à cause de précédent fâché.

Toutes ces résolutions ont été préparées par les pousses pousseurs d’assainissement pour être soumises au CODHOD.

Néanmoins, ces derniers se sont engagés à travailler avec le CODHOD en vue de la garantie de droit à l’environnement sain dans la commune de Barumbu.

En plus, il avait organisé Mercredi 09 et Jeudi 10 février 2005, au siège du CODHOD sur Avenue ITAGA n° 8, dans la commune de Barumbu, le CODHOD a réuni, une fois de plus, les pousses pousseurs d’assainissement pour présenter leurs résolutions en vue de les débattre avec le Secrétariat Technique du CODHOD. Le S. T. du CODHOD a invité à ces rencontres d’autres partenaires à savoir : les autorités politico- administratives de la commune de Barumbu ainsi que les services d’hygiène et d’environnement, la Croix Rouge section Barumbu, la zone de santé de Barumbu bien que d’autres n’ont pas pu être là à cause de leurs multiples occupations.

La première journée a été consacrée à l’Organisation des pousses pousseurs d’assainissement en vue de faire de leur service, un service d’intérêt communautaire. A ce titre, les animateurs du CODHOD ont développé à l’attention de ces derniers deux thèmes axés sur l’hygiène environnementale et la gestion des ordures dans la commune de Barumbu.

La prise de conscience a amené les pousses pousseurs d’assainissement présents à se constituer en une Association qu’ils ont appelé eux – mêmes « CODHOD – ASSAINISSEMENT PROJECT ». Cette association devra fonctionner, selon eux, sous les auspices du CODHOD. Les pousses pousseurs d’assainissement ont recommandé au CODHOD de les aider à l’organisation de cette association comme partenaire et les doter des matériels de travail. Ils ont ensuite quitté la salle pour désigner d’une manière démocratique le Président, le Vice Président et le Secrétaire de leur Association qui sont successivement : KASONGO MABULUKU Jean (Président), MUNVUDI MOKOBO (Vice Président), MVUNZI Gaspard (Secrétaire) et qui sont aujourd’hui présent avec nous.

La deuxième journée a porté essentiellement sur la question d’évaluer les besoins et d’étudier les stratégies de mobilisation des ressources.

A cet effet, les recommandations et les résolutions suivantes ont été formulées :

Ø Le CODHOD doit s’atteler à mobiliser les ressources nécessaires afin d’obtenir les matériels suivants pour la bonne marche de travail. Les matériels discutés et retenus sont :

- 50 pousses pousses,

- 50 paires de bottes,

- 50 paires de gants,

- 50 tenues de travail ( combinaisons),

- 50 caches poussières,

- 50 bêches,

- 50 ramassettes,

- 50 machettes,

- 50 macarons,

- 20 pulvérisateurs,

- les quantités de réactifs ( désinfectants) ,

- 4000 bacs à ordures,

- 10.000 pièces sachets d’emballage.

Ø Le lancement du CODHOD – ASSAINISSEMENT PROJECT ne peut être envisagé qu’après l’obtention des matériels précités ;

Ø Le CODHOD – ASSAINISSEMENT PROJECT recommande le système de facturation du modèle de la REGIDESO et SNEL pour toutes les parcelles de la commune car le travail sélectif a montré ses limites dans la lutte contre l’insalubrité et les maladies des mains salles ;

Ø Un site pour déverser les ordures et les traiter est recommandé pour éviter que les ordures soient déposer n’importe où ;

Ø L’implication du Bourgmestre et ses services est d’une grande nécessité pour la réussite de ce projet ;

Ø Qu’il soit associé au service de ramassage d’ordures domestiques, un service de pulvérisation des parcelles pour lutter contre les maladies des peaux liées aux bestioles et autres insectes nuisibles à la santé ;

Ø Que le Secrétariat Technique du CODHOD rencontre le Gouverneur de la ville de Kinshasa pour son implication, car ce projet entre dans le cadre même du projet « Kinshasa Propre » initié par l’Hôtel de Ville de Kinshasa ;

Ø Que le CODHOD organise très souvent (minimum une fois par trimestre) les formations sur l’hygiène environnementale, la gestion des ordures dans la ville et le traitement des déchets liquides et solides ;

Voilà pourquoi nous sommes ici aujourd’hui pour évaluer et voir les résultats des démarches entreprises jusqu’à là.

Pour ce faire, le Secrétariat Technique du CODHOD a voulu savoir les responsabilités de chaque acteur impliqué dans l’action :

1) Le service d’environnement de la commune a remercié le CODHOD pour les actions entreprises et a promis la collaboration sincère de la commune dans cette action qui à vrai relève de la responsabilité de l’Etat. Mais à cause de la défaillance de ce dernier, le CODHOD veut aujourd’hui prendre la relève. Ainsi, la Commune va participer à cette action par le moyen de la persuasion, la sensibilisation de la population, de la dissuasion et la supervision. En outre, la commune va mettre à la disposition de l’action des petits matériels qu’elle dispose en vue de mener à bien cette action.

2) Le Bureau Central de la Zone de Santé de Barumbu a loué l’initiative du CODHOD et a promis de mettre à contribution les relais communautaires pour la sensibilisation de la population et rendre disponibles les mégaphones pour les besoins de la sensibilisation. En outre, il va, de façon secondaire, mettre son expertise au profit de l’action et au besoin faire de plaidoyer pour la mobilisation des ressources auprès des instances compétentes.

3) La Croix – Rouge, Section Barumbu a promis quant à elle de contribuer à cette action rendant disponible les petits matériels tels que les bottes, le protège (masque à gaz) …

4) Le CODHOD NDOLO a promis de mettre à la disposition de l’action une pousse – pousse.

5) Le CODHOD KAPINGA BAPU a promis la sensibilisation de la population.

6) L’Association des Pousses – pousseurs ont promis la main d’œuvre pour l’action.

Le CODHOD a souhaité voir concrétiser toutes ces promesses avant le 11 mars 2005, car l’évaluation est prévue pour le 11 mars 2005 et le lancement de l’action est prévu pour le 14 mars 2005 dans les quartiers NDOLO et KAPINGA BAPU. Il reste alors aux autres bailleurs de fonds d’apporter leurs contributions.


Fait à Kinshasa, le 02 mars 2005.


Mme Florence MOGBEKUMA BAERE
Assistante aux Programmes

RAPPORT SYNTHESE DE L’ACTIVITE FORMATION DES POUSSES POUSSEURS DE LA COMMUNE DE MATETE - KINSHASA

Introduction

Le CODHOD a réalisé, avec l’appui de l’Hôtel de ville de Kinshasa, la formation des pousses pousseurs d’assainissement de la commune de Matete du 28 au 30 août 2006. Cette formation a eu lieu dans la salle communale de la dite commune. Cette rentre dans le cadre du combat pour « Le droit à l’environnement sain » qui est l’un des droits le plus fondamentaux non seulement pour la santé mais aussi pour la génération future. Il faut aussi souligner que la contribution et la supervision de la Plate – Forme de l’assainissement de la ville de Kinshasa et surtout de la SNV ont été d’une grande importance pour l’aboutissement heureux de cette activité.
L’état actuel de l’insalubrité de notre ville Capitale interpelle tout acteur sérieux de développement … Nous avons alors le devoir de faire quelque chose ensemble …

Activité 1 : Rencontres et réunions préparatoires.

Le 08 et 09 août 2006, les animateurs du CODHOD ont fait une visite sur terrain afin de se rendre compte des réalités en vue de faire une orientation des travaux. Ils ont visité les quartiers concernés par le projet à savoir de KINSAKU et NGUFU et ont rencontré les pousses pousseurs d’assainissement de ces quartiers. Les entretiens ont été fructueux ce qui a suscité beaucoup d’intérêt dans le chef de ces derniers.

Le 15 août 2006, les animateurs du CODHOD ont pris le temps de faire une évaluation de deux journées de visite et d’entretiens dans leur bureau situé sur avenue Itaga n° 8, dans la commune de Barumbu.

Le 16 août 2006, une deuxième visite du terrain a été effectuée en vue d’établir la liste définitive des participants à la formation. A cette occasion, les animateurs ont associé le chargé des engins sans moteur, le coordonnateur de service de l’environnement de la commune de Matete dans cet entretien.

Le 18 août 2006, le programme de la formation a été établi et distribué à tous les concernés. Selon ce programme, la formation devrait se dérouler du 21 au 23 août 2006. Cependant, il faut souligner que les incidents qui ont eu lieu dans la ville après la publication des résultats des élections présidentielles le 20 août 2006, ont joué sur le programme. Voilà pourquoi, une rencontre entre les animateurs a eu lieu le 21 août 2006 pour une nouvelle programmation soit du 28 au 30 août 2006.

Le 25 août 2006, une visite conjointe CODHOD – SNV sur le terrain a eu lieu en vue de rassurer les participants et les fonctionnaires de la commune.


Activité 2
: Formation proprement dite.

1. CADRE D’OUVERTURE DES TRAVAUX.

La première journée a commencé le lundi 28 août 206, sous la modération de Mme Florence BAERE, l’Animatrice principale du Programme Développement Communautaire Durable et de VIH – SIDA. Prenant la parole, la modératrice a annoncé le programme tout expliquant la finalité de l’activité entreprise.


Mot de coordonnateur a.i. de la plate – forme Assainissement de la ville de Kinshasa.

Après cette brève introduction, la modératrice a passé la parole à Monsieur Modeste ZIHINDULA, Conseiller SNV-KIN, pour circonscrire le cadre dans lequel l’activité se déroule. Il a passé en revue le jumelage entre la ville de Bruxelles et la ville de Kinshasa dans lequel s’inscrit l’activité d’assainissement de la ville de Kinshasa et les Communes de Matete et Ngaba sont retenues comme communes pilote.

Mot du président de CODHOD

Prenant la parole, le président du CODHOD, Mr Henri Christin LOGNENDJA, a expliqué aux participants ce que signifie le Comité des Droits de l’Homme et Développement et ce qu’il fait. Ceci afin de rompre avec toute confusion qui peut naître dans les esprits des uns et des autres. Le CODHOD est un Réseau d’ONG de droit congolais d’éducation et de la promotion des droits de la personne humaine et du développement Durable enregistrée sous le n° F92/8384 au Ministère de la Justice. Son objectif principal est « la lutte contre la pauvreté et l’injustice sociale par la promotion des Droits de l’homme avec la participation populaire ». Sa mission consiste à promouvoir les droits civils et politiques tout en oeuvrant pour la garantie de la jouissance des droits sociaux, économiques et culturels dans les entités décentralisées (quartiers populaires). Sa vision est de vivre dans un monde (pays) où la participation des citoyens, la justice sociale, le respect et la promotion des droits humains et la répartition équitable des richesses nationales doivent être le socle de toute politique promue pour lutter contre la pauvreté.

Il fait savoir que le CODHOD a déjà développé ces mêmes activités avec les pousses pousseurs d’assainissement de la commune de Barumbu.

Mot de bienvenue et d’ouverture de travaux par Madame la Bourgmestre Adjointe de Matete

Dans son mot de bienvenue et d’ouverture, Madame la Bourgmestre Adjointe qui a représenté le Bourgmestre empêché, a remercié les organisateurs pour l’intérêt accordé à sa commune. Elle a salué les pousses pousseurs d’assainissement qui bénéficient pour la première fois d’une telle formation.

Elle remercié l’Hôtel de ville de Kinshasa et le CODHOD pour leur contribution aux travaux d’assainissement de sa juridiction. Elle enfin souhaité que de telles activités puissent se répéter car elles sont d’une grande importance pour les populations.

2. EXPOSES THEMATIQUES


A. PREMIERE JOURNEE : LUNDI LE 28 AOUT 2006

Un seul exposé par jour a été programmé afin de permettre aux participants de bien comprendre la problématique de l’assainissement. Ceci était du aussi au niveau des participants.

2.1. Exposé 1 : METHODES ET TECHNIQUES DE TRIAGE DES DECHETS, par Henri Christin LONGENDJA

L’orateur, utilisant la langue locale en vue d’une meilleure audition et compréhension, a commencé par poser la question de savoir quels sont la nature, l’origine, la classification des déchets. La Définition participative du déchet qui est tout résidu ou reste d'un processus de production, de transformation ou d'utilisation, en d’autres termes toute substance, matériau, produit ou plus généralement tout bien meuble abandonné ou que son détenteur destine à l'abandon, a permis aux participants déjà habitués, a le faire avec facilité.

Pour l’orateur, l’origine des déchets est multiples et provient de : ménages, carrières, jardins, magasins, soins médicaux, dépôts, parkings, écoles, … d’où la première distinction entre les déchets se fait généralement d'après leur origine :

  • déchets des ordures ménagères
  • déchets industriels,
  • déchets agricoles.

Cependant, du point de vue de leur composition, nous distinguons :

  • déchets solides : sachets, épaves des véhicules, immondices, …

Dans les déchets solides, on trouve ceux qui sont biodégradables et non biodégradables

- déchets liquides : eaux usées, eaux stagnantes (les boues), fausse septique,

On peut ensuite distinguer les déchets suivant la nature du danger qu’ils font courir à l’environnement :

  • déchets inertes, qui ne sont susceptible d’aucune évolution physique, chimique ou biologique;
  • déchets banals, assimilables aux ordures ménagères;
  • déchets dangereux, qui contiennent des éléments polluants en concentration plus ou moins forte.

L’animateur a amené les participants à faire la classification des déchets selon les différents partenaires concernés par la production :

  • Déchets provenant des jardins, de l’horticulture, de la préparation et de la transformation des aliments, …
  • Déchets provenant des scieries (transformation du bois)
  • Déchets provenant des industries et usines,
  • Déchets provenant des garages,
  • Emballages et déchets d’emballages
  • Déchets de construction et de démolition
  • Déchets provenant des soins médicaux ou vétérinaires
  • Déchets provenant des installations de gestion des déchets (des décharges)
  • Déchets ménagers et déchets assimilés provenant des commerces, …

Quand aux Techniques de Triage, l’animateur a fait savoir aux participants que Le tri commence à la maison. Les ménages constituent le premier maillon de la chaîne de tri. Le choix à réaliser dépendra de l’effort que l’on leur exigera. Les ménages peuvent être amenés à trier chez eux plusieurs matériaux directement réutilisables par la suite. Dans certains cas, une séparation sommaire peut être demandée aux particuliers pour faciliter un second tri par le ramasseur. Ces formes de collectes existent en porte à porte pour un habitat de type individuel mais aussi pour un habitat de type collectif. Il suffit de disposer un petit bac où on placerait ce qui n’est pas décomposable et un sachet à poubelle où on mettra ce qui décomposable, …

Lors du ramassage, le fond du chariot servira pour les ordures décomposables, les queues du chariot servent pour placer les aciers et les métaux, les sachets pour mettre soit les papiers, soit les bouteilles et les verres ; d’autres les sachets, d’autres encore pour les radioactifs, … Ceci facilite le triage dans les décharges pour la valorisation.

A l'arrivée sur le site, les ramasseurs devront décharger leur cargaison à cinq endroits différents :

  1. un lieu de stockage amont pour les apports volontaires papiers, cartons qui seront traités séparément
  2. un lieu de stockage pour les multi - matériaux avec sacs poubelles
  3. un lieu de stockage pour les apports volontaires mono matériaux plastiques
  4. un lieu de stockage en extérieur pour le verre
  5. un lieu de stockage pour les feuilles

L’animateur a conclu en ces termes, comme on peut le constater, le traitement d’ordure est en lui-même non seulement pour l’amélioration de la santé des populations, mais aussi à l’amélioration des conditions économiques et à la création des emploies.

Cet exposé a suscité beaucoup de débats et d’enrichissements car les pousses pousseurs d’assainissement ont pu ressortir ce que eux – mêmes rencontrent dans le ménages et dans les déchets qu’ils ramassent chaque jour. Cependant, ils ont témoigné qu’il y avait certaines choses qu’ils ne savaient pas avant et que désormais ils vont en faire attention.

B. DEUXIEME JOURNEE : MARDI LE 29 AOUT 2006

Ici encore, un seul exposé a été développé afin de permettre aux participants de bien comprendre la problématique de l’économie liée aux activités de l’assainissement.

2.2. Exposé 1 : PRESENTATION DE CYCLE DES DECHETS ET L’ECONOMIE DOMESTIQUE, par Mme Florence MOGBEKUMA BAERE

LECON 1 : Présentation de cycle des déchets : origine, nature et classification des déchets

1. Définition d’un déchet

Le déchet est tout résidu ou reste d'un processus de production, de transformation ou d'utilisation, en d’autres termes toute substance, matériau, produit ou plus généralement tout bien meuble abandonné ou que son détenteur destine à l'abandon.

2. Origine

Les déchets sont produits à de multiples sources : les ménages, les carrières, les jardins, les magasins, les soins médicaux, les dépôts, les parkings, les écoles, …

3. Nature

La première distinction entre les déchets se fait généralement d'après leur origine :

  • déchets des ordures ménagères
  • déchets industriels,
  • déchets agricoles.

Du point de vue de leur composition, nous distinguons :

o déchets solides : sachets, épaves des véhicules, immondices, …

Dans les déchets solides, on trouve ceux qui sont biodégradables et non biodégradables.

  • déchets liquides : eaux usées, eaux stagnantes (les boues), fausse septique, …

On peut ensuite distinguer les déchets suivant la nature du danger qu’ils font courir à l’environnement :

  • déchets inertes, qui ne sont susceptible d’aucune évolution physique, chimique ou biologique;
  • déchets banals, assimilables aux ordures ménagères;
  • déchets dangereux, qui contiennent des éléments polluants en concentration plus ou moins forte.

4. Classification

La classification des déchets sert à distinguer les déchets afin que les différents partenaires concernés par la production et l’élimination des déchets parlent un langage commun. Vu l’abondance des déchets, la classification n’est pas exhaustive :

- Déchets provenant des jardins, de l’horticulture, de la préparation et de la transformation des aliments, …

- Déchets provenant des scieries (transformation du bois)

- Déchets provenant des industries et usines,

- Déchets provenant des garages,

- Emballages et déchets d’emballages

- Déchets de construction et de démolition

- Déchets provenant des soins médicaux ou vétérinaires

- Déchets provenant des installations de gestion des déchets (des décharges)

- Déchets ménagers et déchets assimilés provenant des commerces, …

Conclusion

L’environnement urbain dans les pays du Tiers Monde s’est dégradé au fil des années. Les déchets sont devenus une réalité incontournable (palpable et visible). Les populations urbaines ont une habitude de vivre ensemble avec les déchets sans gêne.

LECON 2 : Economie Domestique :

Le Revenu : ce que nous avons obtenu comme salaire et/ou prime après avoir rendu service ou effectuer un travail donné.

Le Revenu moyen d’un pousse pousseurs par jour, par mois, par an.


Mode de tarification :

Le prix que paye les mamans sont fonctions des quantités des immondices évacuées :

Ø Le petit sachet (viva) : 50fc

Ø Le sceau ordinaire : 100fc

Ø Le demi fut : 500fc

Ø Le fut entier : 1000fc

Par Jour nous avons observé ce qui suit :

v P1 : 3000fc par jour en raison de deux tours

v P2 : 3800fc par jour en raison de deux tours

v P3 : 4500fc par jour en raison de deux tours

v P4 : 4700 par jour en raison de deux tours

v P5 : plus de 5000fc exception.

Le prix moyen journalier est de 3800fc sans tenir compte dep5 qui est une exception. C'est-à-dire nous faisons l’addition des (p1+p2+p3+p4)/4 nous aurons ce résultat de pmj (prix moyen journalier).

Par mois les données changent parce qu’il y a des pousses pousseurs qui ont instaurer les systèmes d’abonnements

Par an c’est par rapport aux données mensuelles que nous estimons la recette annuelle.
Dépense : ce que nous utilisons à court terme pour notre survi

Planification des dépenses :

Ö Loyer,

Ö Payements des la REGIDESO et la SNEL,

Ö Santé,

Ö Scolarisation des enfants,

Ö Location matériels (pousses pousses),

Ö Droit d’axes au site pour déverser les immondices,

Ö Repas,

Ö Transport,

Ö Imprévu,……

  1. Epargne /Investissement : ce que nous gardons pour nous servir à moyen et à long terme.


Modalité d’épargne :

Echange en monnaie forte,

Achat des parcelles,

Jeu des cartes,

Investir dans un autre domaine d’activité,

La meilleur façon d’investir c’est d’épargner notre contribution a beaucoup plus aider les pousses pousseurs comment ils doivent s’organiser pour rendre plus rentable les immondices qu’ils ramassent chaque jours.

Nous avons constaté que les immondices que nous jetons sont des matières premières qui sont capables de nous procurer encore beaucoup plus d’argents.

Selon les différentes catégories des déchets nous avons un produit fini qui nous permet de se procurer de l’argent. Nous avons les compostes que nous ……………., les matières en plastiques que nous allons recycler………., les bouteilles à revendre et à recycler………

Les fers à revendre……Ce qui est important pour la réussite d’une telle activité c’est l’organisation.

4. Impact de l’insalubrité sur la santé et l’économie domestique

Les immondices sont à la base de plusieurs maladies, dites maladies des mains salles telles que : diarrhée, dysenterie amibienne, … surtout le paludisme qui décime 3 enfants sur 5 chaque mois. L’insalubrité est l’indice de la pauvreté. Pour se soigner, les populations pauvres s’appauvries encore d’avantage vu le coût excessif des soins de santé. Ce qui ruine l’économie domestique. Paradoxalement, les frais alloués aux soins de santé par chaque foyer sont de loin supérieurs à la moyenne des frais affecté pour assainir l’environnement. L’inverse sera un apport très important qui soulagera nos ménages.

Ceci pour dire que les ramasseurs d’ordure contribuent, sans le savoir, à l’amélioration et au maintien de la santé publique. Piste de solution : collecte ordonnée

5. Les Maladies liées aux travaux des pousses pousseurs

Les pousses souffrent trop souvent de : L’hemorrhoides, la Tuberculose, Fièvre Typhoïde, Les mycoses, … Ces différentes maladies difficiles et trop longue période de traitement posent aux pousses pousseurs un blocage dans l’exercice de leurs métiers.

Ils proposent l’amélioration des conditions des soins de santé par l’intervention d’un centre de santé capable d’une prise en charge sanitaire fiable et durable.


C. TROISIEME JOURNEE : MERCREDI LE 30 AOUT 2006

La troisième journée a connu deux exposés compte tenu du cadre organisationnel devant pérenniser l’activité entreprise.

2.3. Exposé 1 : ANALYSE ET PREVENTION DES CONFLITS POTENTIELS LIES AU RAMASSAGE DES DECHETS, par Alphonse LONGBANGO

L’animateur a commencé par rechercher une définition participative du conflit. Ainsi, étymologiquement, le terme conflit vient du latin " conflictus" qui signifie le choc, le combat, la lutte, l'antagonisme des intérêts ou des pouvoirs.

On distinguera le conflit d'intérêt et le conflit d'identité;

Dans le conflit d'intérêt, l'enjeu se trouve limité à un objet, un avantage, à l'exercice d'un pouvoir...

Tandis que dans le conflit d'identité, il s'agit non pas d'acquérir un avantage, mais de rejeter l'autre en tant que tel, l'objectif est l'élimination de l'ennemi pour ce qu'il est et pour ce qu'il représente en tant que personne physique ou en tant que personne morale.

I. ANALYSE DES CONFLITS

I.1. Classification des conflits

A. Le type

v Les conflits d'opposition individuels ou collectif : d'intérêt et d'identité.

B. Les enjeux

v Les conflits d'égal à égal , la concurrence, la rivalité, le conflit mimétique, les frères ennemis, les conflits d'autorité, les conflits de génération

C. L'expression.

v Le conflit refoulé, le conflit déclaré

I.2. La dynamique du conflit

On peut définir le conflit par ce qu'il est :

Ø la manière dont il apparaît,

Ø dont il est décrit, ses modes d'expression,

Ø les personnes ou les groupes qui en sont acteurs, les témoins ou les victimes déclarés,

On peut définir le conflit par ce qu'il fait :

Ø les conséquences, les effets qu'il produit,

Ø déséquilibre personnel ou collectif

Ø équilibre des organisations ou des personnes (pathologies psychologiques)

Ø Moteur ou frein de la dynamique institutionnelle

On peut définir le conflit par ce qu'il devient :

Ø évolution,

Ø déplacement vers d'autres buts,

Ø disparition,

Ø développement quantitatif ou qualitatif.

I.3. Les sources des conflits

A. Les sources psychologiques des conflits

Les aspects topiques du conflit en psychopathologie :

v Les structures

v Les niveaux de mentalisation

v La violence

v Le traumatisme

Les aspects économiques du conflit :

v Les mécanismes de défense contre l'angoisse

v La dépression

Les aspects dynamiques du conflit :

v Les bases pulsionnelles

v L'agressivité

v La frustration

B. Les sources sociales des conflits.

v La violence

v La massification

v Les difficultés de la socialisation

C. Les sources organisationnelles des conflits.

v Le management

v Les conditions de travail

v La structuration de tâches

v La communication

II. CONFLITS ET TECHNIQUES DE NÉGOCIATION : PREVENTION

A. La gestion des conflits professionnels : les plans d'analyse

Ø Les conflits liés à l'organisation du travail

Ø Les conflits liés à l'institution et à ses valeurs

Ø Les conflits liés la communication

Ø Les conflits de personnes

B. La nécessité d'une approche pluridisciplinaire

Pour résoudre les conflits, il important de tenir compte des différents points de vue afin de ne pas négliger quelques aspects qui peuvent rebondir le même conflit à chaque fois. Il s’agit de :

Ø point de vue anthropologique

Ø point de vue éthologique

Ø point de vue politique

Ø point de vue religieux

Ø point de vue sociologique

Ø point de vue psychosociologique

Ø point de vue psychopathologique

Ø point de vue psychanalytique

C. Techniques de négociation

1. La technique des pivots :

Consiste à obliger l'adversaire à négocier sur des objectifs en fait secondaires mais formulés de manière exigeante. On cède alors sur ces objectifs secondaires et en contrepartie on exige des concessions sur l'objectif principal.

2. Les techniques de maniement du temps :

Consistent à jouer en allongeant la durée de la négociation pour user l'adversaire puis brutalement d'exiger des délais et de fixer des ultimatums. C'est une sorte de "guerre des nerfs" où les contraintes de temps se superposent pour déstabiliser l'adversaire.

3. La technique "point par point":

Consiste à découper la négociation point par point, thème par thème, et à chercher des séries de compromis. Cette technique permet de ne pas effrayer l'adversaire et de "grignoter" petit à petit ses positions. En l'obligeant à céder sur plusieurs "petits points", on peut finalement créer des brèches dans sa défense et sortir largement gagnant.


4. La technique des jalons :

Consiste à faire admettre des points apparemment sans rapport avec le thème principal de la négociation pour finalement raccorder tous ces "petits jalons" et mettre l'adversaire devant le fait accompli. C'est une technique qui s'inspire du jeu de go et qui est d'orientation intégrative : le désaccord n'est jamais ouvert.

5. La technique des bilans :

Consiste à faire établir par l'adversaire la liste des prétentions qu'il souhaite obtenir en les traduisant immédiatement en termes d'avantages pour lui et d'inconvénients pour soi. Puis, dans un deuxième temps, on présente des solutions pour rééquilibrer ce bilan tout en respectant les intérêts des deux interlocuteurs. Bien entendu, les solutions présentées alors sont les véritables objectifs que l'on poursuivait.

6. La technique des quatre marches :

Il s'agit d'un jeu de repli dans lequel il évoque les solutions de manière progressive. Il s'agit de présenter d'emblée quatre solutions et non pas deux comme c'est souvent fait de manière caricaturale. La première solution est au-delà de son propre seuil de rupture, elle est beaucoup trop avantageuse pour l'autre et dramatique pour soi. C'est en fait une solution de pure forme. La seconde solution est peu avantageuse mais acceptable pour soi et excellente pour l'autre. La troisième est l'inverse de la seconde, la quatrième est l'inverse de la première : idéale pour soi et inacceptable pour l'autre. La technique consiste à présenter la première solution de manière à l'éliminer pour son côté injuste, dangereux... puis à détruire la solution suivante à l'aide d'arguments techniques solides et en profitant de la déstabilisation créée par la première présentation. Enfin, il ne reste que les deux dernières solutions, la troisième apparaissant finalement comme le compromis.

En conclusion : Le processus de la transformation des conflits s’explique par trois phases, suivantes :

1. Détermination des besoins

2. Dynamique du conflit c’est-à-dire la crise

3. L’éclatement du conflit pour arriver aux attitudes soit de la soumission, compétition, coopération et lutte

Que retenir ?

ü Le conflit peut être la soupape de sécurité lorsqu’il est maîtrisé à l’avance mais si on ne parvient pas à la maîtriser et il s’explose. C’est pour cela, on parle de l’expression « qui veut la guerre, prépare la guerre

ü La crise, c’est la conséquence de conflit tandis que le conflit est l’insatisfaction d’intérêt.

2.3. Exposé 2 : NECESSITE D’UN CADRE ORGANISATIONNEL DU TRAVAIL D’ASSAINISSEMENT, par Henri Christin LONGENDJA, Alphonse LONGBANGO et Mme Florence MOGBEKUMA BAERE

La nécessité de travailler avec un groupe organisé était l’objectif de cet exposé. Il s’agissait d’aider les pousseurs formés à mettre en place d’une manière démocratique une organisation des pousses pousseurs d’assainissement afin de faciliter le contact et le travail sur terrain.

En effet, il est plus facile de renforcer les capacités et les compétences d’un groupe organisé afin d’améliorer leur rendement que de tout faire soi – même.

Voilà pourquoi, à l’issu de cette animation, un comité composé de quatre membres dont un président, un vice président, un secrétaire et un secrétaire adjoint a été élu démocratiquement.

Il s’agissait de :

  1. Mr MANDEFU KAMENGA : Président, Tél. ; 09 98 34 08 80
  2. Mr NDEKILA Honoré : Vice président
  3. Mr BOLEKI LOMBELINA : Secrétaire
  4. Mr MAVANGILA POATI : Secrétaire Adjoint


3. CADRE DE CLOTURE DES TRAVAUX.

1. Synthèse de la formation

Mr Alphonse est revenu sur l’importance de cette formation qui consiste à renforcer les capacités et compétences des pousses pousseurs d’assainissement dans d’entreprenariat en vue de permettre à ceux – ci d’augmenter leurs revenus et de rendre ainsi un service à impact visible à la communauté.

Il est mieux de se créer un emploi et d’en vivre en sécurité que d’attendre d’être engagé pour travailler dans une précarité.

Il a terminé en passant en revue le calcul qui consiste à abandonner un ramassage sélectif et à adopter le système de ramassage ordonné pour augmenter leur revenu. Ainsi, le pouvoir public servirait de gendarme pour barrer la route aux récalcitrants ou ennemis de la saleté.

2. Mot de remerciement du CODHOD

Le président du CODHOD a commencé par remercier l’Hôtel de ville pour son appui financier, le SNV et la Plate – forme pour leur supervision et accompagnement. Il a aussi remercié la commune de Matete pour avoir mis à la disposition du CODHOD la salle communale pour cette formation. Il a terminé par dire un grand merci aux pousses pousseurs qui ont trouvé cette formation intéressante et dont leur nombre ne cessait d’augmenter au jour le jour.

3. Mot du Coordonnateur SNV (Plate forme d’assainissement Ville de Kinshasa)

Prenant la parole, Mr Modeste ZIHINDULA, Conseiller SNV-KIN, a remercié l’équipe des animateurs du CODHOD qui ont réussi cette formation et la municipalité de Matete. Il circonscrit le cadre de cette activité qui entre dans le projet d’assainissement fruit de jumelage entre l’Hôtel de ville de Kinshasa et celui de Bruxelles. Il a cité quelques projets qui seront réalisés tout en faisant allusion aux exécutants.

La lutte continue…

Fait à Kinshasa, le 09 septembre 2006.

Mme Florence MOGBEKUMA BAERE

Animatrice du Programme