mercredi 26 septembre 2007

ESPACE DE CONCERTATION ET D’ECHANGE ENTRE JEUNES POLITIQUES ET CIVILS A LA BASE

Introduction

Au CODHOD, il existe un programme d’éducation et de pratique des droits de l’homme avec les jeunes. Ce programme met plus l’accent sur les droits civiques et politiques des jeunes à la base. Suite à la participation du CODHOD à la Conférence Internationale sur la participation politique de la femme et de la jeunesse congolaise organisée par le NDI au Centre Catholique Nganda le 11 mars 2005, le CODHOD a ténu à restituer auprès des jeunes les résolutions de cette conférence, le mercredi 23 mars 2005 ; laquelle restitution est aboutie à la mise sur pied d’un Espace de concertation et d’échange entre les jeunes politiques et civiques à la base dont le présent rapport fait état des différentes activités réalisées.

Activité 1 : Atelier de restitution

Mercredi, 23 mars 2005, dans le souci d’inciter les jeunes à la participation politique responsable et de promouvoir auprès d’eux un esprit de leadership, il a été organisé dans la salle du Secrétariat Technique du CODHOD, une journée de réflexion sur la « Participation politique et la responsabilisation des jeunes dans la gestion de la chose publique.»

L’activité a regroupé les responsables des sections et des cellules ainsi que les chargés de la jeunesse des partis politiques ci-après : PPRD, MLC, MPR-FP, PUNA, DC, RCD, UDPS, PALU et les responsables des associations des jeunes à la base.

1. Objectif principal de cette activité.

Inciter les jeunes à la base à participer à la gestion de la chose publique et restituer auprès de la base les résolutions de la conférence internationale sur la participation politique de la femme et la jeunesse congolaise dont le COHDOD a participé activement car elle répondait à l’un de ces objectifs assignés dans son cadre logique 2005.

La conférence a été organisée au centre catholique Nganda par le National Democratic Institute (NDI). Le CODHOD est convaincu que les jeunes peuvent contribuer au développement de son milieu que tout en étant participant et non-spectateur. Par le fait que c’est la politique qui détermine tout dans notre pays, les jeunes doivent s’en occuper et y participer activement.

1. Objectifs spécifiques

Ø Informer les jeunes sur l’histoire politique du pays et réveiller leur conscience ;

Ø Susciter un sentiment de leadership auprès des jeunes à la base ;

Ø Conscientiser les jeunes à exprimer leurs ambitions politiques ;

Ø Définir les mécanismes et le cadre de cette participation : mettre sur pied un espace de concertation et d’échange entre les jeunes politiques et civils à la base ;

Ø Impliquer les jeunes politiques à l’éducation civique électorale ;

Ø Conscientiser les jeunes autours des enjeux électoraux en R.D.C. ;

Ø Atténuer la chaleur de violence auprès des jeunes pour une paix durable après le 30 juin 2005 ;

Pour atteindre ces objectifs, trois sous thèmes ont été retenus :

o Expérience politique en R.D.C. et le rôle de la jeunesse (vidéo forum)

o La participation politique, un défi pour la jeunesse.

o L’implication des jeunes - politiques dans l’éducation civique électorale au sein de leur formation politique.

2. Programme de la journée

12 H 00’ : Mise en place terminée (salle CODHOD)

12 H 10’ : Arrivée des participants

12 H 30’ : Mot de Bienvenue

12 H 40’ : Mot d’ouverture

12 H 50’ : thème 1 : Expérience politique en R.D.C. et le rôle de la jeunesse (vidéo forum)

13 H 50’ : thème 2 : La participation politique, un défi pour la jeunesse.

14 H 20’ : thème 3 : L’implication des jeunes politiques dans l’éducation civique électorale au sein de leur formation politique.

14 H 40’ : Débat général

15 H 30’ : Synthèse et adoption des recommandations

15 H 40’ : Mot du représentant du CENADEP

15 H 45’ : Mot de la Représentante de la Solidarité Socialiste

15 H 50’ : Mot de la Représentante de NDI

15 H 55’ : Mot de clôture par le Président du CODHOD

16 H 00’ : Fin de l’activité.

4. L’animation de la journée.

La journée a été assurée par la co-animation. La modération a été faite par Mr Henri Christin LONGENDJA ISA MBOYO et le rapportage par Mme Florence MOGBEKUMA BAERE.

De prime à bord, prenant la parole, Monsieur Henri - Christin LONGENDJA, l’Animateur Principal de la journée, a remercié les participants d’avoir répondu nombreux à l’invitation en demandant les jeunes de différents partis politiques à un dépassement dans le chef de chacun. Qu’on oubli les intérêts ou les divergences politiques, rattachons-nous à ce qui nous uni : on est tous jeunes, ayant presque les mêmes problèmes. Pour vous homme politique, vous cherchez tous le pouvoir. Si vous êtes unis, vos rêves seront réalisés. Dans l’analyse de la situation politique, privilégions la voie de la raison, de l’objectivité que l’opinion de nos formations politiques.

Que chacun se sente dans son assiette et chez soi. En projetant le film « MOBUTU LE ROI DU ZAIRE », nous invitons chacun à voir qu’est ce qui a été à la base de cette dérive que connaît notre pays ; est-ce les jeunes n’ont pas contribué ? Qu’est-ce qui a été de positif ou de négatif ? … Ce que nous visons ici, c’est vous informer sur l’histoire politique de notre pays et réveiller votre conscience.

Après cette mise au pied, le film « MOBUTU LE ROI DU ZAIRE » a été projeté. Un participant a voulu qu’on parle de la « participation au développement politique » qu’à la participation politique tout court.

A la fin de la visualisation, les participants ont épinglé les éléments ci-après :

· Les occidentaux ont toujours été à l’origine de tous les maux que souffrent les congolais car ils les imposent toujours les dirigeants : MOBUTU, KABILA père et l’espace présidentiel aujourd’hui sont les fruits des occidentaux qui les places selon que leurs intérêts les exigent ;

· Les occidentaux ne soutiennent que les seigneurs de guerre. Mobutu avait l’avantage par sa formation militaire, Kabila père un rebelle armé, les dirigeants actuels sont les chefs des armées. D’où l’impression de privilégier les armes que la démocratie ;

· Par rapport à la participation politique des jeunes, les participants ont constaté que dès l’indépendance, le Congo a toujours été dirigé par les jeunes : KASA VUBU ? MOBUTU, TSHOMBE, … étaient jeunes lorsqu’ils prenaient le pouvoir. Actuellement le pays est dirigé par les jeunes (Joseph KABILA est le plus jeune des président du monde), mais le pays va en dérive parce que tous ces jeunes sont parachutés, sans formation ni préparation d’avance à la gestion de la chose publique ;

· Les jeunes sont souvent exploités ou sujets de tous les mots. Ils ont aussi leur part de responsabilité. Mobutu a été soutenu par les jeunes étudiants ; les « CADOGO » ont aidé AFDL à prendre le pouvoir ; on les voit partout dans les fronts commettre des exactions, … Tous les rebellions, pillages, massacres, … sont consacrés par les jeunes.

· Les mêmes jeunes hier non préparés, aujourd’hui vieux, exigent aux jeunes du jour une expérience sans pour autant les former ou informer objectivement. Les jeunes sont plus exploités par les mêmes personnes pour la mobilisation afin qu’ils réalisent leurs profits.

· Ce sont les mêmes familles qui nous dirigent donnant l’impression que le Congo est colonisé par une oligarchie. Ils se transmettent le pouvoir de père en fils sans laisser ouverture aux autres.

Après que les participants aillent pris conscience de la situation politique du pays, Mr Henri Christin LONGENDJA a fait le compte rendu du séminaire international sur la participation politique de la femme et la jeunesse congolaise. Il a souligné que la participation politique est un défi pour nous les jeunes. Si nous ne participons pas, nous n’avons pas raisons de réclamer quoi que ce soi. Que les jeunes s’intéressent à la politique !

Pour y arriver, Me Alphonse LONGBANGO a invité les jeunes politiques à faire de l’éducation civique et électorale un impératif au sein de leur formation politique.

Après un débat ouillé, les jeunes ont pris les résolutions suivantes :

1. Redéfinir les concepts tels que : jeunesse, révolution, sacrifice, politique, volonté politique en faisant en sorte qu’une nouvelle mentalité émerge et puisse prendre une existence dans notre pays ;

2. Sensibiliser et encadrer les jeunes pour qu’ils arrivent à un éveil de conscience qui les aident de combattre la peur, l’ignorance et la naïveté ;

3. Les jeunes ne doivent pas être servis de marche pied des politiciens pour les petits intérêts. Ils doivent tenir compte des projets de société des partis politique avant l’adhésion ;

4. Les jeunes doivent participer à l’élaboration ou à l’amendement des projets de société des partis politiques de leur choix ;

5. Créer à la base des structures d’encadrement des jeunes

6. Que les jeunes sachent exprimer clairement leurs ambitions politiques et qu’ils sachent lutter pour se faire une place dans la gestion de la chose publique sans relâche ;

7. que l’éducation politique imprègne les émissions de loisirs par l’implication des leaders d’opinion tels que le politique, le musicien, l’acteur de théâtre, le pasteur, …

8. Encourager les différentes confessions religieuses à l’éducation de la culture politique ;

9. Encourager l’esprit d’entreprenariat chez les jeunes pour les rendre plus indépendant et moins corruptibles par les politiques ;

10.Mettre sur pied un espace de concertation et d’échange entre les jeunes à la base.

11. Enregistrer les jeunes ayant des ambitions de postuler aux différents postes pour les former aux techniques de campagne électorale, à la propagande, à la vie politique, à la gestion du pays, etc.

12. Encourager le cursus honorum dans la carrière politique des jeunes.

Après l’adoption des résolutions, un comité de suivi a été mis en place constitué de groupe de 14 volontaires.

5.Cérémonies de clôture

Prenant la parole au nom du CENADEP, Me KABUYA a remercié les organisateurs et invités les participants à prendre en compte les résolutions du jour. Le pays est en danger, les jeunes devront faire un effort d’un engagement politique positif. Il faut impliquer un grand notre des jeunes. Il a terminé en promettant l ‘appui du CENADEP à la vulgarisation des résolutions.

A sa suite, Mme VALERIE, Représentante de la solidarité socialiste en R.D.C. a remercié CODHOD pour s’être engagé dans le combat politique en faveur des jeunes. Elle a profité pour signaler qu’elle n’est pas du camp des décideurs occidentaux qui imposent les dirigeants, elle est partenaire du CENADEP et par ricochet du CODHOD. Elle nous accompagne à ce combat. Qu’à cela ne tienne, les jeunes en particuliers et les congolais en général doivent avoir le courage de regarder leur vie en face et s’engager pour un changement. Elle a loué l’initiative que CODHOD a eu en mettant les jeunes de tous les partis politiques et associations installés à Barumbu, Kinshasa et Lingwala pour parler de jeune. En dépit des divergences politiques, les jeunes politiques restent ensemble et parlent de leurs problèmes communs, voilà un exemple de la démocratie que CODHOD a mis les jeunes à cette école à la base, là où les politiciens exploitent négativement. Voilà le sens de nos félicitations à CODHOD, nous ferons de notre mieux pour ses animateurs en contact avec l’équipe qui programme la campagne d’éducation civique pour que CODHOD soit partie prenante.

Reléguant sa compagne, Mme ESPERANCE, la représentante de NDI a remercié à son tour CODHOD, car elle s’est retrouvée devant les gens qu’elle n’a jamais vu en plus s’est un exploit pour CODHOD d’avoir réuni à la base 8 partis politiques dont la plupart se rivalisent. Elle a invité CODHOD de continuer dans le même sens et a informé aux jeunes politiques de leur accès dans leur centre pour la bibliothèque et l’internet. Elle a terminé en demandant au CODHOD de recourir toujours à eux en cas de besoin d’une salle car le NDI et IFES disposent d’une salle pouvant contenir plus de 100 personnes.

Le président du CODHOD a clôturé les activités en remerciant tout le monde, surtout les partenaires FADOC/CENADEP sans oublier SOLSOC et NDI d’avoir répondu à notre appel car leur présence est un soutien moral

Activité 2 : Rencontres du Comité de suivi

Mercredi le 30 mars 2005 et mercredi 7 avril 2005, le comité de suivi s’est réuni pour la continuité des résolutions de l’atelier des jeunes.

Sous la modération de Monsieur Grégoire OTEMA SANIMU du MPR-FP, le comité a peaufiné les résolutions de l’atelier, étudier les mécanismes de mise sur pied d’un espace de concertation et d’échange entre les jeunes à la base.

Pour ce faire, un plan d’activité de l’espace ci-après à été élaboré pour soumettre à l’approbation de l’assemblée le 21 avril 2005.


PLAN D’ACTION POUR LA PARTICIPATION POLITIQUE DES JEUNES

Résolutions

Actions

Stratégies

Résultats attendus

Obstacles

Echéances

- Mise sur pied d’un espace de concertation et d’échange entre les jeunes à la base

- Identification et sensibilisation des jeunes des formations politiques et des associations de base

- Fiche d’identification ;

- Communications interpersonnelles ;

- Participations à des rencontres des jeunes

- Informer et impliquer les jeunes dans l’espace

- Ignorance

- Désintéressement

- Absence des moyens financiers

7 – 14/04/05

- Réunion de concertation et d’évaluation

- invitation des identifiés

- échange – débat

- amendement et adoption du plan d’action

- élargir la coordination entre les jeunes des associations à la base et des partis politiques

- mise sur pied d’un espace de concertation et d’échange entre les jeunes à la base

- élargissement du cadre

- endossement du plan d’action par les jeunes

- manque d’un grand local

- les jeunes sont divisés par leurs intérêts ou convictions politiques

- absence de financement

21 avril 2005

Résolutions

Actions

Stratégies

Résultats attendus

Obstacles

Echéances

- Sensibilisation et encadrement des jeunes

- renforcer les capacités des jeunes politiques et civiques sur la participation à la gestion de la chose publique et à la mobilisation des moyens

- sessions de formation

- organiser les séminaires – ateliers

- échanges et partage d’expériences

- échanges et partages sur la situation politique du pays

- les concepts tels que : jeunesse, révolution, sacrifice, politique, volonté politique sont redéfinis et une nouvelle mentalité émerge auprès des jeunes ;

- les jeunes sont mieux informés et formés sur la situation politique du pays et s’impliquent pour un changement positif voulu

- manque de financement

- difficultés d’accéder à l’information

- clientélisme

- manque des formateurs

- Les jeunes doivent participer à l’élaboration ou à l’amendement des projets de société des partis politiques de leur choix ;

- Inciter les jeunes à exprimer clairement leurs ambitions politiques et à lutter pour se faire une place dans la gestion de la chose publique sans relâche ;

Plaidoyer et lobbying auprès des leaders des partis politiques, la CEI, le parlement.

- mémorandum

- inviter les décideurs politiques vers les jeunes

- prise en compte des aspirations des jeunes à tous les niveaux (dans les projets de société, statuts des partis politiques et la constitution)

- manque de financements

- faible engagement des jeunes

- manque de volonté politique

- Enregistrer les jeunes ayant des ambitions de postuler aux différents postes pour les former aux techniques de campagne électorale, à la propagande, à la vie politique, à la gestion du pays, etc.

- formations

- plaidoyer

- coordonner les jeunes des différents partis politiques

- rechercher les appuis pour l’accompagnement des jeunes candidats

- coopérer avec les leaders des partis politiques pour le soutien des candidatures des jeunes

- les capacités des jeunes candidats sont renforcées

- Les jeunes postulent des postes à tous les niveaux (quartiers, conseil communal, provincial, national)

- manque de financement

- indifférence des leaders politiques

Promouvoir le leadership jeune

- formation des formateurs en leadership

- campagne de sensibilisation auprès des populations pour le soutien des candidatures des jeunes

- Les jeunes sont promus à tous les niveaux

- manque de financement

- faible engagement des jeunes

- manque de volonté politique

Encourager l’esprit d’entreprenariat chez les jeunes pour les rendre plus indépendant et moins corruptibles par les politiques ;

- Mobilisation des ressources financières

- cotisation des membres

- organisation des activités génératrices des revenus ;

- dons

- recherche des bailleurs de fonds pou un appui

- Finances disponibles pour les actions prévues

Insécurité

Manque de partenaire


ACTIVITE 3 : REUNION DE CONCERTATION ET D’EVALUATION

1. Introduction

Jeudi, 21 avril 2005, il a été organisé dans la salle du Secrétariat Technique du CODHOD, la première réunion de concertation et d’évaluation de « l’espace de concertation et d’échange entre les jeunes politiques et civiques à la base. »

Ledit espace regroupe maintenant les responsables des associations des jeunes à la base et les responsables des sections ou cellules des partis politiques ci-après : PPRD, MLC, MPR- FP, PUNA, DC, RCD, UDPS, PALU, PJD ... L’espace est enrichit d’un autre groupe dénommé : Groupe d’Action des Jeunes Intellectuels à Joseph KABILA (GAJIKA).

2. Objectifs de la réunion.

La réunion a eu un triple objectif : expliquer aux participants l’importance de l’espace de concertation entre jeunes à la base pour leur implication totale ; adopter le plan d’action pour son endossement et discuter des points politiques à la ligne en vue de prendre les stratégies communes susceptibles d’atténuer la chaleur de violence auprès des jeunes pour une paix durable à partir du 30 juin 2005.

A cet effet, trois points ont été inscrits à l’ordre du jour, à savoir :

- Le rappel sur la mise sur pied de l’espace de concertation entre les jeunes à la base et son importance ;

- L’amendement et adoption du plan d’action pour la participation politique des jeunes ;

- Débat – échange autours des dispositions légales relatives à la fin de la transition en R.D.C. et la paix à la date du 30 juin 2005

3. Déroulement de la réunion

A. Rappel et l’importance de l’espace

Prenant la parole, Monsieur Henri Christin LONGENDJA, président du CODHOD et coordonnateur du programme d’éducation et de pratique des droits de l’homme avec les jeunes, a remercié les participants au nom des animateurs du CODHOD et de l’équipe de suivi des résolutions de l’atelier du 23 mars 2005.

L’orateur a rappelé aux nouveaux venants que l’idée de la mise sur pied de l’espace de concertation et d’échange entre les jeunes politiques et de la société civile à la base s’inscrivait dans le programme d’action 2005 du CODHOD ; cela a été dynamisé par la Conférence Internationale sur la participation politique de la femme et la jeunesse congolaise organisée par le NDI au centre catholique Nganda. Cependant, l’idée a été matérialisée par l’atelier, en même temps de restitution de la conférence internationale, organisé par le CODHOD.

La grande problématique est que les jeunes doivent s’intéresser de la politique, y participer activement. Cette participation à la gestion de la chose publique doit se faire à tous les niveaux en commençant par les rues, quartiers, les municipalités, ...

Toutefois, lors de l’atelier du 23 mars 2005, les séminaristes jeunes avaient fait un constat selon lequel le pays est toujours géré par jeunes. Ceux-ci ont contribué et contribuent pour l’effondrement même du pays : KASA VUBU, LOMUMBA, TSHOMBE, MOBUTU, ... étaient jeunes lorsqu’ils prenaient le pouvoir. L.D. KABILA a été soutenu par les jeunes (KADOGO), les rebellions qui ont déchiré le pays ont été menées directement ou indirectement par les jeunes ; l’espace présidentiel est plus composé des jeunes, voir même le parlement. Mais les choses ne tournent pas.

Lors de l’atelier, les participants ont pensé que ces jeunes ont été pour la grande majorité cooptés sans aucune préparation ni une formation à la gestion. A cet effet, ils ne devraient faire que la volonté des puissances ou des personnes qui les avaient placés. Les jeunes dirigeants d’hier aujourd’hui devenu vieux se sont fait succéder par leurs enfants ou dynasties. Cependant, ils n’ont pas été préparés à diriger. C’est ainsi qu’ils font la même politique que leurs pères hier. Une autre bonne franche des jeunes, n’étant pas de la dynastie, se trouve à peine dans les formations politiques au poste de chargé de mobilisation ou font l’office de marché pied.

D’où, les jeunes doivent mener un combat pour le renouvellement de la classe politique dans notre pays et l’implication totale des jeunes bien formés et préparés à la gestion de res republica.

L’espace offre un cadre de concertation, d’adoption des stratégies communes, de formation et d’information objective pour mieux mener ce combat. Quelles que soient nos appartenances politiques, nous avons tous un dénominateur commun « jeune avec ce qu’il est aujourd’hui » . Si nous dynamisons cette prise de conscience et que nous nous unissons malgré nos divergences, un autre Congo qui partirait des quartiers populaires sera possible. Enfin, les jeunes doivent mériter ce qu’ils cherchent et se mettre en tête qu’en politique, on ne s’offre pas des gâteaux délicieux ni des omelettes bien grillées sur un plateau prêtes à marger.

A sa suite, Me Alphonse LONGBANGO, expert Coordonnateur des programmes du CODHOD, a renchéri en disant que le combat politique exige un engagement ferme. Il faut montrer qu’on est capable de quelque chose à la place d’attendre toujours les tricots, les per diems après les acclamations ou les actions qui ne sont pas nobles, ... L’espace permet la moralisation, l’échange d’expériences, de visions et d’étude des stratégies afin que chacun en rentrant dans sa formation politique, avec les stratégies prises ici, ils peuvent émerger avec le concours de tous les jeunes. La symbiose du cadre (plusieurs formations politiques à des tendances différentes, les organisations communautaires à la base des jeunes, ...) constitue la richesse de cet espace. Il est important, l’espace, d’être mis à la base bien qu’il se crée un espace jeune au niveau national, car c’est à la base souvent que les jeunes dans les quartiers populaires font objet de toutes sortes d’exploitations.

De ce rappel, tous les participants ont adopté l’espace en insistant sur l’idéal poursuivi. Nous devons avoir un idéal commun et des convictions de ce que nous faisons. Les leaders des partis politiques en créant les commissions de la jeunesse, même si lui-même est jeune, se dissocient de cette commission. C’est une expression qu’ils ne veulent pas que les jeunes émergent. Mais ceux-ci, conscient de cela, ne doivent que se battre avec les stratégies bien définies et calculées ; car la promotion de la jeunesse que nous voulons n’est pas du favoritisme mais de la méritocratie.

B. Amendement et adoption du plan d’action de l’espace

Sous la modération de Monsieur Willy NDUNGU, Coordonnateur de l’APDCO-Solidarité, membre du comité de suivi ayant élaboré le projet du plan, après la lecture progressive de chaque point, débat, avis et considérations, les participants ont adopté le plan d’action de l’espace de concertation et d’échange entre les jeunes politiques et civils à la base.


PLAN D’ACTION POUR LA PARTICIPATION POLITIQUE DES JEUNES

Résolutions

Actions

Stratégies

Résultats attendus

Obstacles

Echéances

- Mise sur pied d’un espace de concertation et d’échange entre les jeunes à la base

- Identification et sensibilisation des jeunes des formations politiques et des associations de base

- Fiche d’identification ;

- Communications interpersonnelles ;

- Participations à des rencontres des jeunes

- cibler les meneurs

- Informer et impliquer les jeunes dans l’espace

- Ignorance

- Désintéressement

- Absence des moyens financiers

7 – 14/04/05

- Réunion de concertation et d’évaluation

- invitation des identifiés

- échange – débat

- amendement et adoption du plan d’action

- élargir la coordination entre les jeunes des associations à la base et des partis politiques

- mise sur pied d’un espace de concertation et d’échange entre les jeunes à la base

- élargissement du cadre

- endossement du plan d’action par les jeunes

- manque d’un grand local

- les jeunes sont divisés par leurs intérêts ou convictions politiques

- absence de financement

diversité d’occupations

- manque d’intérêt immédiat des jeunes

- absence d’ambition clairement exprimée

- absence de l’esprit de sens de sacrifice auprès des jeunes

21 avril 2005

Résolutions

Actions

Stratégies

Résultats attendus

Obstacles

Echéances

- Sensibilisation et encadrement des jeunes

- renforcer les capacités des jeunes politiques et civiques sur la participation à la gestion de la chose publique et à la mobilisation des moyens

- sessions de formation

- Emissions radio-télévisées et articles dans la presse

- organiser les séminaires – ateliers

- échanges et partage d’expériences, conférence-débats

- échanges et partages sur la situation politique du pays

- inviter les organes de presse

- concevoir et participer à des émissions radiotélévisées et publications des articles de presse

- les concepts tels que : jeunesse, révolution, sacrifice, politique, volonté politique sont redéfinis et une nouvelle mentalité émerge auprès des jeunes ;

- les jeunes sont mieux informés et formés sur la situation politique du pays et s’impliquent pour un changement positif voulu

- Ignorance

- manque de financement

- difficultés d’accéder à l’information

- clientélisme

- manque des formateurs

- Fanatisme

Mai – Juin 2005

- Les jeunes doivent participer à l’élaboration ou à l’amendement des projets de société des partis politiques de leur choix ;

- Inciter les jeunes à exprimer clairement leurs ambitions politiques et à lutter pour se faire une place dans la gestion de la chose publique sans relâche ;

- Plaidoyer et lobbying auprès des leaders des partis politiques, la CEI, le parlement.

- mémorandum

- inviter les décideurs politiques vers les jeunes

- Pétitions

- Organiser des journées porte ouverte

- prise en compte des aspirations des jeunes à tous les niveaux (dans les projets de société, statuts des partis politiques et la constitution)

- Participation effective des jeunes à la gestion de la chose publique

- manque de financements

- faible engagement des jeunes

- manque de volonté politique

- Clientélisme

- Fanatisme

- Manque de probité morale

Mai – Juin 2005

- Enregistrer les jeunes ayant des ambitions à assumer certaines responsabilités pour les former aux techniques de campagne électorale, à la propagande, à la vie politique, à la gestion du pays, etc.

- formations

- plaidoyer

- coordonner les jeunes des différents partis politiques

- rechercher les appuis pour l’accompagnement des jeunes candidats

- coopérer avec les leaders des partis politiques pour le soutien des candidatures des jeunes

- les capacités des jeunes candidats sont renforcées

- Les jeunes postulent des postes à tous les niveaux (quartiers, conseil communal, provincial, national)

- manque de financement

- indifférence des leaders politiques

Promouvoir le leadership jeune

- formation des formateurs en leadership

- campagne de sensibilisation auprès des populations pour le soutien des candidatures des jeunes

- Ateliers de formation

- Conférences débats

- Emissions radiotélévisées

- Les jeunes sont promus à tous les niveaux

- Certaines jeunes sont ciblées, coptés et promus par les décideurs

- manque de financement

- faible engagement des jeunes

- manque de volonté politique

Encourager l’esprit d’entreprenariat chez les jeunes pour les rendre plus indépendant et moins corruptibles par les politiques ;

- Mobilisation des ressources financières

- cotisation des membres

- recherche des bailleurs de fonds pour un appui

- organisation des activités génératrices des revenus ;

- dons

- Finances disponibles pour les actions prévues

- Insécurité

- Manque de partenaire

- Refus ou difficultés de cotiser


C. Débat – échange autours des dispositions légales relatives à la fin de la transition en R.D.C. et la paix à la date du 30 juin 2005

La date du 30 juin 2005 devient de plus en plus très mitigée par les politiciens qui cherchent à embraser la ville. Comme toujours, ce sont plus les jeunes qui sont utilisés. C’est pourquoi au niveau de l’espace, le CODHOD a pensé qu’on échange sur le délai de la transition et qu’on prenne quelques stratégies de maintien de la paix.

Le débat est parti par la lecture de l’article 196 de la constitution de la transition et des dispositions des accords globales et inclusifs sur la fin de ladite transition.

Après la lecture de ces deux extraits, les participants ont eu l’impression comme si le flou avait été voulu et préparé par les rédacteurs des textes qui n’ont pas la volonté politique de sortir le pays du tunnel. Ce constat se fonde sur le début même de la transition : la constitution parle de la formation du gouvernement qui a eu lieu le 30 juin 2003 tandis que les Accords parlent de l’investiture du gouvernement qui n’a eu lieu que le 11 juillet 2003. Le Chef de l’Etat lui-même, Chef du gouvernement, a été investi en janvier 2003. Les institutions même de la transition n’ont commencé à fonctionner qu’une année après leur mise en place. La CEI qui est habilitée à organiser les élections cautionnant la fin de la transition n’a trouvé son caractère juridique que plu tard (le 05 juin 2004). La loi électorale n’est même pas encore là parce que la Loi fondamentale (la Constitution) sur laquelle elle doit se baser n’est pas encore là. ... Tout ceci montre à suffisance le manque de volonté politique dans le chef de nos dirigeants.

Quant à l’opinion qui pense à l’ordre de la CNS, les jeunes participants pensent que cet ordre est caduque car n’a pas de fondement juridique : l’AFDL étant entré avait abrogé toutes les dispositions antérieures et en plus le cadre actuel ne le permet pas pour une paix.

Les jeunes sont sûrs d’une chose : « quelque soit le manque de volonté politique de nos dirigeants, avec l’implication de la population (surtout, la jeunesse qui l’a démontré le 10 janvier 2005) et de la communauté internationale, il sera organisé les élections dans le délai constitutionnel ». A cet effet, rien ne servirait à chercher encore l’écoulement du sang car les congolais ont beaucoup coulé leurs sangs par cette guerre qu’on ne dira jamais assez, sans suite favorable. Le seul moyen, c’est l’expression du peuple par les urnes. On doit savoir que celui qui tenterait prendre le pouvoir le 30 juin 2005, bien qu’il soit illégitime, ne sera jamais près de nous amener aux élections dans quelques mois. Ça serait un éternel recommencement de la transition qu’on en a mal en R.D.C.

Il faudra faire comprendre aux jeunes de s’abstenir à la violence. Car d’une part, les mêmes gouvernants n’ayant pas la volonté politique parce qu’ils veulent maintenir leur pouvoir, ne pourront jamais se laisser faire ni céder sans utiliser les armes ; d’autre part, les leaders d’opposition veulent aussi se positionner. Conséquence : embrasement et les victimes sont la paisible population.

Enfin, en rapport à cette tentative de violence qui se prépare dans les quartiers autour du 30 juin 2005, les jeunes ont pris les stratégies ci-après :

1. Sensibiliser les jeunes avec les messages de paix ;

2. Persuader le pouvoir et l’opposition à ne par recourir à la violence

Pour ce faire :

Ø Samedi, le 14 mai 2005, il sera organisé une conférence-débat autour de la problématique. Que chaque formation politique ou association siégeant dans l’espace invite ses membres et les autres garçons fougues du quartier. Le CODHOD peut aider à l’impression des invitations mais chacun devra les reproduire pour ses invités ;

Ø Préparer les messages de paix sous forme des tracts à jeter et à distribuer afin de sensibiliser la population et surtout les jeunes à la non violence. Le mardi 10 mai 2005, le comité de suivi de l’espace devra se réunir pour proposer le texte de ce petit message.

Ø En plus des tracts, produire les affiches et les banderoles avec comme message par exemple : « Jeunes, Halte à la violence le 30 juin 2005. Mais exigeons la tenue des élections », …

Ø Initier l’opération « SOS PAX » qui consiste à inviter tous les jeunes et toutes les structures acquises pour la paix à écrire un message de contestation de la violence et de demande d’une paix à déposer dans les boîtes e-mails du gouvernement, de l’UDPS, M17, G14, PALU, PPRD, MLC, ... Les jeunes de ces formations politiques qui sont dans l’espace sont aussi prêt à écrire. L’opération doit couvrir tous les mois de mai et juin avec comme visé que tombe dans la boîte de chaque ciblé au minimum 100 courriers électroniques exigeants la non violence et la paix le 30 juin 2005.

L’Espace appel à l’appui des personnes de bonne volonté et des bailleurs de fonds pour la matérialisation et l’accompagnement de cette opération. L’appui matériel ou financier cherché consistera à la reproduction des tracts, à la production des banderoles et de la presse.

Commencé à 13 h 30’, la réunion a pris fin à 17 h 05’

Conclusion

Les jeunes sont dévoués à ce programme où ils pensent qu’il leur offre un cadre d’expression. L’espace est informel. Il est appuyé techniquement par le CODHOD mais dirigé par un collège de conseil composé de chaque responsable de toutes les structures. Le collège de conseil constitue un comité de définition de la politique de l’espace et d’orientation des actions. Toutes les structures exécutent les actions sans discrimination.

Nonobstant, quelques difficultés peuvent entraver la bonne marche de cet espace, entre autre : la modicité des moyens et le manque de bailleurs d’appui ; les garanties sécuritaires, …

Fait à Kinshasa, le 22 / 04 / 2005

Henri Christin LONGENDJA

Président

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